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Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/140

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ges et ses études l’ont conduit à ce résultat : que la dixième partie de la population est réduite à mendier son pain ; que, sur les neuf autres dixièmes, cinq végètent dans la plus profonde misère, et trois vivent dans une situation triste et embarrassée par des dettes et des procès ; qu’enfin, le dernier dixième, qui comprend les gens d’épée, de robe et d’église, toute la noblesse, toutes les charges militaires et civiles, les bourgeois, les rentiers, les marchands, le dernier dixième, disons-nous, ne renferme que cent mille familles, parmi lesquelles il n’en est que dix mille qui jouissent d’une véritable aisance. Or, le clergé et la noblesse ne paient rien ; ils reçoivent au contraire ; les bourgeois et les rentiers dans l’aisance paient peu. La charge des impôts porte donc tout entière sur la classe la plus misérable, la plus méprisée du royaume. C’est sur ces neuf dixièmes que s’étendent les persécutions et les ruines qui en sont la suite.

Tel est le douloureux tableau que Vauban eut le courage de placer sous les yeux de Louis XIV.