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tre. » Mais il n’en fut pas de même de l’Europe ; cette mort sembla dessiller tous les yeux ! Un concert de louanges s’éleva sur le cercueil du grand homme. Il eut pour oraison funèbre la douleur de la France, et plus tard, au moment où les ennemis franchissaient nos frontières, un souvenir et une larme de Louis XIV.

Le peuple avait perdu un ami ; il lui restait un défenseur. L’honnête Boisguilbert en voyant le sort de Vauban ne put se contenir ; loin de céder à l’orage, il continue l’œuvre de son ami. Dans une première entrevue avec Pontchartrain, il s’était empressé de lui faire connaître son système ; mais celui-ci, le traitant comme un fou, lui avait tourné le dos. Cette indigne réception ne le rebuta pas. Il voulut voir Chamillard comme il avait vu Pontchartrain. Celui-ci l’écouta et le repoussa, sous prétexte que les changements étaient impossibles au milieu de la guerre. Boisguilbert ainsi éconduit lui répond en publiant un petit volume où il prouve que toutes les réformes de Sully ont été opérées pendant une guerre désastreuse et