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ils choisissent les discours sanglants de Robespierre, ce tigre à face humaine, dont ils font un sage, ou de Marat, ce convoiteur des trois cent mille têtes, dont ils font un martyr, et toujours pour former le peuple à la vertu[1]. Tous leurs écrits, s’adressant à la colère, signalent des vengeances, réveillent des haines ; tous commandent la spoliation des riches et le massacre des premiers par les derniers, et toujours, toujours pour former le peuple à la vertu. Telle est la Biblio-

  1. Les Chaînes de l’esclavage, par Marat, à deux sous la feuille ; Discours de Saint-Just, idem. Discours de Maximilien Robespierre, id. ; Opinions de Cavaignac sur le jugement de Louis XVI, id. ; Histoire patriotique des arbres de la liberté, par l’abbé Grégoire. On peut juger des doctrines de ce livre par cette phrase : « La destruction d’une bête féroce, la cessation d’une peste, la mort d’un roi sont pour l’humanité des motifs d’allégresse ; » et par cette autre : « L’arbre de la liberté ne peut prospérer s’il n’est arrosé du sang des rois. » On a réimprimé ce petit livre à bon marché, « parce que, dit l’éditeur dans sa préface, ce qui est utile à tous doit être mis à la portée de la fortune de tous. » – Tous ces livres et une multitude d’autres du même genre forment la Bibliothèque populaire, éditée avec des notes nouvelles dignes de Saint-Just et de Marat, par les sociétés dites républicaines.̃