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lard écoutait ces paroles étranges et restait confondu d’étonnement. Alors les yeux qui avaient découvert le ciel se voilèrent ; l’intelligence qui avait agrandi la création se troubla. Un moment il put croire que l’ordre de la nature était changé, que tout ce qu’il avait vu était une illusion, que tout ce qu’il avait pensé était un mensonge. Au milieu de son trouble on lui cria de se prosterner, et de faire amende honorable devant Dieu et devant les hommes. Sa tête vénérable s’inclina, ses genoux fléchirent, et d’une voix éteinte par le désespoir il dit : « Moi, Galilée, à la soixante et dixième année de mon âge, étant constitué prisonnier, à genoux devant vos Éminences, et ayant sous les yeux les saints Évangiles, que je touche de mes propres mains ; d’un cœur et d’une foi sincère, j’abjure, je maudis, je déteste les absurdités, erreurs, hérésies du mouvement de la terre. »

En écoutant ces paroles, les juges crurent avoir rendu le mouvement au soleil. Galilée était encore à genoux ; ils le condamnèrent à réciter une