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Tant de travaux seraient peut-être restés sans récompense si Linné n’eût trouvé par hasard le moyen de faire développer des perles dans la moule d’eau douce de Suède (unio margaratifera). Le gouvernement avait négligé le savant utile au genre humain, il s’empressa d’appeler à lui le savant qui venait de découvrir un trésor : la cupidité avait éveillé la justice. Alors se renouvela la vieille histoire de la sibylle et du pieux Énée ; on lui demanda son rameau d’or en échange de quelques feuilles de chêne : Linné reçut des lettres de noblesse[1] ; il en avait donné à sa patrie !

Les œuvres de Linné ne se trouvent guère aujourd’hui que dans la bibliothèque des naturalistes ; notre intention à nous est de les introduire dans la bibliothèque des gens du monde : leur place y est marquée à côté des œuvres de Buffon. Moins puissant, moins éloquent que ce der-

  1. Cette découverte ne donna pas tout ce qu’on en avait espéré et on ne tarda pas à l’abandonner. Le secret est perdu, mais on croit que Linné facilitait la production des perles en piquant la coquille.