Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

normal, c’est au point de départ qu’il faut la prendre ; cette assertion nous fait remonter jusqu’à Hippocrate.

Hippocrate fit de la médecine une science d’observation ; les modernes en ont fait une théorie systématique. Là est l’origine de son peu de progrès. Les systèmes, qui parfois jettent la lumière dans les sciences physiques, en médecine ne produisent que les ténèbres. Être mécanicien, animiste ou humoriste, suivre fatalement les hypothèses de Brown ou de Broussais, inonder le malade de boissons aqueuses, comme Bontekoë ou comme Botal, épuiser dans ses veines la dernière goutte de sang, c’est se faire un bouclier du titre de docteur contre l’article 302 du Code criminel.

Le tableau énergique des révolutions médicales, depuis deux mille ans, manque à l’histoire de la science. On y verrait les peuples livrés successivement aux doctrines les plus meurtrières et les plus tranchées, l’ignorance présente accusant l’ignorance passée, les théories d’un siècle condamnées