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Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/245

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Ces théories exclusives ont quelque chose de la fatalité des anciens ; elles ne se bornent pas à tuer les hommes ; elles favorisent la paresse, établissent l’ignorance, et font des médecins sans études à la manière de Gil-Blas et de Sangrado. Et pourquoi voulez-vous que nos jeunes docteurs se condamnent à étudier les médicaments, lorsque les uns font tout avec les toniques, les autres tout avec la saignée ? Comment leur ferez-vous entendre que la thérapeutique est appelée à juger en dernier ressort de toutes les théories ? deux mots suffisent : saigner et rafraîchir. Rafraîchir et saigner, voilà les grands arcanes de la science ; ils ont tué le premier aphorisme d’Hippocrate. La vie est courte, il est vrai, mais en voyant ce qui se passe, vous serez forcé de convenir que l’art n’est pas long, et que le jugement n’est pas difficile !

Ces faits suffisent pour justifier le vide de cette partie de notre catalogue. Nous avons banni toutes les théories systématiques, c’est-à-dire des bibliothèques entières. En médecine, il n’y a que l’observation, l’expérience, la méthode d’Hippo-