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plus puissant moteur. Ce point une fois accordé, on nous demandera sans doute de quels éléments nous comptons former notre bibliothèque ; dans quel esprit elle sera composée, et à quelles mains assez habiles, à quel homme d’un goût assez délicat, assez pur, à quelle tête encyclopédique nous confierons le soin d’un choix qui doit s’opérer au milieu du chaos de plusieurs millions de volumes. Ces questions sont graves, et nous serions bien embarrassé d’y répondre si nous n’avions pour auxiliaires que des secours humains ; mais une autorité divine, un juge qui ne se laisse jamais ni éblouir ni tromper, le temps, s’est chargé de la plus grande partie de notre travail. Que pouvions-nous faire de mieux que de nous en tenir à son jugement ? Le temps c’est la réflexion de l’humanité ! Contempteur du médiocre, il n’épargne ni le mauvais goût ni les mauvaises doctrines ; et s’il conserve quelquefois ces dernières, lorsqu’elles portent l’empreinte du génie, il les conserve en les condamnant. En effet, de quel mépris immortel le temps n’a-t-il pas couvert les impiétés de Pline, la matière éternelle