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spécialement intéressante dans la littérature latine ; c’est comme un parfum rustique qui s’exhale des poèmes de Lucrèce, de Virgile, et des écrits de Varron, de Cicéron, de Columelle. Imitateur d’Homère, Virgile est souvent froid et pâle ; peintre de la vie champêtre, il n’a jamais trouvé de rivaux. Ses héros véritables ne sont ni Énée ni Turnus, mais le bon Evandre et le pasteur du Galèse. La pudeur sublime et passionnée de Didon semble se rapporter aussi à un sentiment de la vie domestique, complétement ignoré des Grecs.

L’intelligence claire, facile, vaste, féconde et souple de Cicéron, créa presque toute la civilisation littéraire des Romains du second âge. Le premier il appliqua l’idiome latin à l’exposition des doctrines philosophiques. Orateur merveilleux, digne de l’auditoire qu’il s’est fait, et qui embrasse l’avenir et le monde ; dissertateur ingénieux et coloré ; inépuisable inventeur de formes élégantes ; quelquefois coupable d’une surabondance asiatique et d’une pléthore de mots