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Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/293

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des athlètes plutôt que des philosophes. Dans ce pugilat de la parole, dans cette subtilité raffinée, au milieu de ces nuages colorés, on découvre de la force, de l’éclat, de l’éloquence ; rien ne se montre pur, complet, simple et reposé. Les Basile, les Grégoire de Nazianze, les Chrysostôme, les Ambroise, tribuns populaires et commentateurs savants de la foi nouvelle, occupent dans l’histoire des nations une place élevée, moins peut-être encore sous le rapport littéraire que sous le rapport politique. La diversité des génies qui caractérisent les races diverses vient apporter son tribut à la grande œuvre sociale : ici Jérôme, là Augustin, plus loin Tertullien, Lactance, Salvien ; les Africains subtils et ardents ; les Gaulois qui possèdent déjà le sentiment de l’élégance ; les Ibères avec leur concision vigoureuse ; les Grecs avec leur dialectique ornée et fleurie. Quelques poètes, Prudence, Vigilance et d’autres inconnus essaient en vain d’appliquer les formes grecques et les rhythmes convenus aux nouveaux mystères. Cette forme et ce rhythme sont devenus si creux et si parfaitement vides qu’un homme de talent, Claudien, ne peut leur prêter aucune force,