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Taliessin et Merddyn, du pays de Galles. Le recueil de Keating offre quelques débris de l’antiquité irlandaise. Dans ce naufrage des siècles, les noms d’Alfred-le-Grand et d’Ossian brillent encore ; Alfred, père de la langue nationale, et Ossian, barde irlandais, qu’il ne faut pas juger d’après la paraphrase sentimentale et biblique de Macpherson, mais dont le texte original porte un caractère à la fois élégiaque et sauvage, premier accent de la muse qui inspira Shakspeare et Spencer.

Rome et la Grèce sont mortes comme puissances politiques ; elles vivent comme pouvoirs intellectuels. Une société qui naît au milieu de convulsions pénibles reçoit d’une société éteinte le baptême du savoir. Le trésor des connaissances humaines se conserve dans les couvents ; sous Théodoric, un dernier effort de la muse latine maintient le dernier point de communication entre le monde antique et le monde qui se renouvelle. L’ignorance et l’orgueil des barbares s’approprient tous les héros du paganisme ; Hercule est