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Le dix-septième siècle commence ; c’est maintenant à la France d’exercer son action sur l’Angleterre sa voisine, qui déjà, au moyen-âge, lui a dû le développement de la littérature anglo-normande. La grande civilisation de Louis XIV, que nous avons indiquée plutôt que décrite, inonde la poésie et le drame anglais. Dryden est une sorte de Boileau, plus fécond, plus animé et plus sauvage. Cowley, tout en imitant beaucoup trop Marini l’Italien, cherche, à l’exemple de notre Malherbe, la perfection des formes ; on essaie la tragédie héroïque et la comédie de mœurs ; greffe malheureuse, tentative misérable, qui va contre l’antique génie de la race, contre la langue même qu’elle tient de ses ancêtres, contre son penchant, ses habitudes et son égoïsme. Les seuls hommes qui aient su profiter de cette invasion classique, ce sont Pope et Adisson ; encore, chez l’un et l’autre, ce que l’on aime et ce que l’on recherche avant tout, ce sont les portraits nationaux, les tableaux vraiment anglais, les études de mœurs. Leurs successeurs ne valent que par les mêmes qualités, que l’on découvre avec