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les influences du nord et du midi, déchiré par les luttes féodales et théologiques, est parvenu le dernier à l’unité définitive, sans laquelle les créations de l’art et de la pensée sont incomplètes et insuffisantes. Aussi son caractère littéraire est-il spécial. L’Allemagne s’est posée comme arbitre, comme juge, comme historienne critique de toutes les théories et de tous les faits. Au lieu de créer, elle a commencé par vouloir tout comprendre. Son énergique labeur et sa modestie active n’ont prétendu d’abord qu’à une place inférieure. Maintenant elle se trouve sinon au-dessus, du moins au niveau de ses voisines qui l’ont précédée.

Les Nibelugen, dont nous avons parlé plus haut, émanent des traditions scandinaves ; les Minnessinger du treizième siècle attestent le pouvoir et l’influence de la France méridionale au moyen-âge. Jusqu’au seizième siècle, vous ne rencontrez en Allemagne que des conteurs barbares, des moralistes assez vulgaires et des commentateurs érudits. Luther se montre accompagné de Mélanch-