Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/351

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Revenons à l’histoire de l’antiquité.

Homère a chanté la première lutte de la Grèce contre l’Asie, lutte misérable dans son principe, magnifique dans ses développements, et où le poète fait combattre les héros et les dieux ! Il y eut là un immense mouvement des peuples. Toutes les puissances se déplacent, toutes les idées s’échangent, les empires tombent, les hommes souffrent, la pitié et le malheur se font jour à travers la barbarie ; la pitié et le malheur, les deux plus puissants correcteurs de l’humanité !

La seconde lutte de l’Asie et de la Grèce échut à Hérodote. Celle-là fut grande dans son principe et plus grande dans ses résultats. Les Grecs n’étaient plus les agresseurs. Il ne s’agissait ni de l’enlèvement d’une femme ni du sac d’une cité. C’était l’Orient qui de tout son poids se précipitait sur le berceau de la civilisation occidentale ; c’étaient les nations esclaves qui voulaient absorber les nations libres et progressives, c’était le passé qui se levait menaçant contre l’avenir. Or,