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Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/364

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qu’au règne d’Auguste, tel est le vaste et majestueux sujet de Tite-Live. Il comprend les diverses fortunes de la république, toutes les époques de gloire et tous les genres de progrès ; suites brillantes de siècles où les prodiges de l’héroïsme sont couronnés par les prodiges de l’intelligence !

Tite-Live croit à l’éternité de Rome, et il sait si bien que cette éternité tient aux vertus de sa patrie qu’il refuse même de croire à ses vices. Jamais il ne la voit coupable, jamais il ne la voit injuste. Il justifie les abus, dissimule les violences, et lorsque par hasard l’oppression devient trop éclatante pour la nier, il prend parti contre l’opprimé lui-même et cherche s’il n’a pas mérité son sort, en trahissant la république, ou seulement en négligeant de la servir.

Et cependant Tite-Live écrit de conscience : chez lui l’homme ne dément pas l’historien. S’il est injuste, ce n’est pas qu’il aime l’injustice, c’est qu’il aime sa patrie et qu’il connaît mieux ses devoirs de citoyens quêtes droits de l’humanité.