l’invasion de Marc-Antoine dans l’île de Crète, et de Curion dans la Mésie, les efforts des tribuns pour reprendre le pouvoir et rendre au peuple le droit de juger. La guerre des Pirates, la révolte de Spartacus, enfin tous les événements connus ou inconnus, depuis l’abdication de Sylla jusqu’à la loi Manilia qui livra la république au pouvoir de Pompée. Quel sujet pour une plume comme celle de Salluste ! Rome se dégrade et tombe, mais sa dégradation n’est pas sans grandeur : il y a encore de la gloire, même sous Sylla, il y a encore de la vertu ; même sous César ! Caton existe : les derniers soupirs de la liberté seront sublimes !
Le règne d’Auguste sépare l’époque de Salluste de l’époque de Tacite, c’est-à-dire Sylla, Catilina, Pompée, César, de Tibère, Caligula, Claude et Néron. Ce fut comme une trève accordée à l’humanité entre la guerre civile et le travail des bourreaux et pendant cette trève, les poètes chantent, Horace célèbre la volupté, Virgile le repos des champs, les travaux des abeilles et la naissance de Rome. Harmonie divine de deux belles