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pédie, et le soleil d’Young et de Fresnel n’éclaire plus le globe de la même lumière que réfractait le prisme de Newton. La politique n’est pas moins avancée ; alors elle proclamait la liberté comme une utopie, et la liberté nous a été donnée : nous avons passé de la théorie à l’usage, et réalisé une forme de gouvernement dont les plus grands publicistes du dix-huitième siècle n’avaient pas même conçu l’idée. Enfin le monde moral de la philosophie s’est transformé comme le monde politique des législateurs, comme le monde physique de la science. Locke et Hume avaient matérialisé la pensée et tout réduit à l’œuvre visible des sens. Sous leur règne, la philosophie ne vécut que de la vie du corps ; elle était sans âme, elle fut sans progrès. Mais un grand mouvement s’opère à la venue de Kant. Celui-là voit la science de plus haut ; il la mesure, puis il en montre les néants, mais en présence de Dieu, et sous l’inspiration d’une âme immortelle qui se connaît. Voilà où nous en sommes, et voilà ce qu’il était utile de graver, comme notre épigraphe, sur les portes