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res chevaleresques des hauts et puissants seigneurs féodaux, et les mémoires politiques des ministres : ainsi les poètes succèdent aux moines, les chevaliers aux poètes, les clercs et les hommes politiques aux chevaliers : la société se transforme, et déjà dans la force brutale vient se fondre la force intelligente. Le moyen-âge n’est pas comme on le croit vulgairement un temps perdu pour l’humanité. On y voit les combats de l’Évangile contre la triple barbarie des guerres, des moines et des peuples, et ce combat le monde en a recueilli quelque chose, puisque l’Évangile est resté triomphant.

Chaque jour on répète que la France n’a point d’histoire. Si on entend par histoire le tableau des événements tracé à la manière de Tacite, il faut en convenir, la France n’a point d’histoire. Mais les formes sévères de Tacite conviennent-elles également à toutes les époques et à tous les genres de récits ? Nous sommes loin de le croire : Tacite est l’expression de son temps ; d’autres temps exigent d’autres formes, amènent d’autres