Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/391

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ici, j’étais là, si l’on avait suivi mon conseil ! Celui-là se donne le plaisir de se faire raconter sa vie par ses secrétaires : vous souvient-il de telle bataille ; vous y étiez, eh Dieu ! les ennemis en eurent du mal. Monseigneur n’a point oublié les éloges que lui donna le roi, et encore vous parla-t-il si longtemps que les petits marjolets de cour ne savaient plus que dire. Telles sont les Économies royales de Sully. Enfin il y a des mémoires comme ceux du cardinal de Richelieu qui offrent la discussion approfondie des affaires et la raison politique des événements, ou comme les chroniques de Froissard qui racontent tout un siècle les carrousels, les tournois, les pas d’armes ; vous voyez la lutte terrible de la France et de l’Angleterre, les désastres de Crécy et de Poitiers, le brigandage dans les châteaux, la faim dans les chaumières, et au milieu de ce chaos quelques nobles chevaliers qui ne désespèrent pas du salut de la patrie, et une page sublime, la plus sublime peut-être de nos annales : le dévouement des six bourgeois de Calais !