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Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/400

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ayant imaginé les dieux comme ils ont imaginé les rois et les hauts barons. Voilà cependant ce qu’un grand esprit est obligé de croire pour ne croire à rien. Quant à la science nouvelle, à la philosophie de l’histoire, il n’en est parlé que sur le titre du livre ; Voltaire la confond avec le doute et souvent avec l’impiété. Sous ce rapport, comme sous beaucoup d’autres, il reste inférieur à Bossuet. On sent que la force lui manque pour s’élever si haut, et que c’est d’en bas qu’il juge l’adversaire sublime dont il ne sait ni comprendre les transports ni mesurer les pensées !

Jusqu’ici la philosophie de l’histoire est plutôt entrevue que fondée. Bossuet en a eu le sentiment : il a inventé la science, mais sans la formuler. À cette science Voltaire vient donner un nom, mais sans la définir, même sans la comprendre, sans y voir autre chose que la critique et le choix des événements. Averti par ces deux grands hommes, Herder se présente ; il conçoit l’idée large et puissante de chercher la loi qui dirige l’hu-