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Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/408

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que le gouvernement concourt à faire naître le courage[1]. »

C’est ainsi qu’Hippocrate, après avoir démontré l’influence des climats, signale avec soin la puissance invincible des institutions. Herder ne lui a emprunté que la première moitié de ses observations : son point de vue est inférieur parce qu’il est incomplet ; bien plus, il manque de nouveauté, à moins qu’on ne veuille accepter comme une nouveauté l’introduction de la météorologie dans la politique et de la physiologie dans la morale, théories aventureuses dont le temps a montré le vide, et que tout le talent de Cabanis, sa science pittoresque, son style si pur, si clair, et si puissant n’ont pu faire revivre, même un seul jour !

Au reste le matérialisme de Herder fut un accident imprévu de son système et non une erreur réfléchie de son esprit. Il ne vit pas le terme de sa route ; il ne sentit pas qu’au lieu de donner du

  1. Hippocrate, Traité des airs, des eaux, des lieux.