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venait d’ouvrir lui donna le vertige ; il ne put en supporter ni l’immensité ni la majesté, et dès l’abord on le vit travailler à lui tracer des limites. Le voilà qui remonte aux premiers jours du monde pour y chercher l’histoire complète d’une civilisation, son commencement, ses progrès et sa fin, et c’est dans cette histoire qu’il trouve le dernier mot de la Providence, la loi suprême qui doit à jamais régir l’univers. Toute histoire, suivant lui, se compose de trois époques : l’âge divin ou l’idolâtrie, l’âge héroïque ou la barbarie, l’âge humain ou la civilisation ; et ce triple tableau qu’il trace à grands traits devient le cercle étroit dans lequel il renferme le passé, le présent et l’avenir de l’humanité. Voilà ce que nous sommes condamnés à recommencer sans cesse ; voilà le moule dans lequel les nations doivent se précipiter éternellement ; chaque révolution de la société humaine fera revivre la barbarie des premiers jours du monde ; il y aura toujours sur la terre l’âge de l’idolâtrie et l’âge de la férocité, avant l’âge de la loi.

C’est ainsi que de l’ensemble et de l’enchaîne-