Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/351

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Le nègre du général, armé d’une énorme massue qu’il s’était faite du tronc d’un jeune arbre, avait longtemps résisté aux efforts de ceux qui tentaient de s’emparer de lui, assommant sans rémission les imprudents qui s’aventuraient trop près de l’arme, qu’il maniait avec une dextérité peu commune.

On était enfin parvenu à le lacer et à le jeter à demi étranglé sur le sol, le capitaine lui avait sauvé la vie au moment où un pirate levait le bras pour l’égorger.

Dès que le capitaine vit le général dans l’impossibilité de faire un mouvement, il poussa un cri de joie et sans songer à étancher le sang qui coulait de deux blessures qu’il avait reçues, il bondit comme un tigre par-dessus le corps de son ennemi qui se tordait impuissant à ses pieds, et pénétra dans la tente.

Elle était vide.

Doña Luz avait disparu !

Le capitaine fut atterré !

Que pouvait être devenue la jeune fille ?

La tente était petite, presque dénuée de meubles, il était impossible de s’y cacher.

Un lit à demi défait prouvait qu’au moment de la surprise doña Luz reposait tranquillement.

Elle s’était évanouie comme un sylphe sans laisser de traces de sa fuite.

Fuite incompréhensible pour le pirate, puisque le