Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/350

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leurs gens les imitèrent, la mêlée devint générale.

Alors s’engagea une lutte terrible et sans merci entre ces hommes qui savaient qu’ils n’avaient pas de pitié à attendre.

Chacun cherchait à porter des coups mortels, sans se donner la peine de parer ceux qu’on lui lançait, content de succomber pourvu que dans sa chute il entraînât son adversaire.

Les blessés essayaient de se relever, pour enfoncer leur poignard dans le corps de ceux qui combattaient encore.

Cette lutte atroce ne pouvait durer longtemps ainsi ; tous les lanceros furent massacrés, le général tomba à son tour renversé par le capitaine qui se jeta sur lui et le garrotta étroitement avec sa ceinture, afin de le mettre dans l’impossibilité de résister davantage.

Le général n’avait reçu que des blessures légères, qui avaient à peine entamé les chairs.

Le capitaine, pour certains raisons connues de lui seul, l’avait efficacement protégé pendant le combat, parant avec son machete les coups que les bandits lui portaient.

Il voulait prendre son ennemi vivant, il avait réussi.

Tous les Mexicains avaient succombé, il est vrai, mais la victoire avait coûté cher aux pirates : plus de la moitié des leurs avait été tuée.