capables d’éveiller les Sauvages qui l’entouraient.
Enfin elle atteignit le bord de la rivière : elle était libre !… Malheureusement le petit Harry se réveilla effrayé et se mit à crier. Il n’en fallait pas tant pour réveiller Wontum ; d’un bond il fut auprès de la fugitive.
La pauvre mère l’avait bien vu au moment même où il se levait ; mais il n’était plus temps de fuir ; alors, avec une étonnante présence d’esprit, elle se mit à parler à l’enfant d’une voix assez élevée pour être entendue du Sauvage.
— Mon petit Harry demande à boire ? Il va avoir ce qu’il désire : Manonie va lui donner de l’eau.
En même temps elle se pencha vers la rivière, remplit une petite tasse et la présenta à son fils, qui but avec avidité.
— Et maintenant, ajouta-t-elle, Harry va dormir encore, s’il est un gentil petit garçon.
— Où est papa ? demanda l’innocente créature.
Cette question était un coup de poignard dans le cœur de Manonie, mais elle répliqua d’une voix calme :