Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/129

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Sauvages. Wontum, quoique acharné comme un oiseau de proie à surveiller tous ses mouvements, ne prit pas garde à ce qu’elle faisait ; sa petite querelle avec Harry l’avait distrait pour quelques instants.

La jeune femme cherchait curieusement dans les environs, espérant découvrir l’auteur mystérieux de l’avis qu’elle avait reçu dans le cours de la nuit précédente. Tout à coup elle tressaillit ; quelque chose venait de tomber à ses pieds : c’était un petit caillou roulé dans un bout de papier. Elle le saisit avec l’avidité d’un naufragé qui se cramponne à une corde de salut ; en même temps elle jeta un regard oblique du côté de Wontum pour savoir s’il s’était aperçu de quelque chose ; ce dernier continuait à s’occuper du petit Harry ; depuis quelques instants il ne prenait pas garde à ce que faisait Manonie.

Elle déplia le papier qui portait quelques lignes d’écriture, et lut avidement :

— Espérez ! cette nuit vous serez libre. Votre mari est informé de votre situation, il fait tous ses efforts pour courir à votre aide. Je suis votre ami, je resterai auprès de vous.

Manonie leva les yeux : en face d’elle, à une