poursuivis. Alors Manonie se hasarda à parler :
— Comment pourrai-je jamais reconnaître votre généreux dévouement pour moi ? dit-elle à son sauveur, d’une voix tremblante de reconnaissance et d’émotion.
— J’ai fait peu de chose, répondit l’inconnu simplement mais avec bonté.
— Ah ! sir ! vous auriez été impitoyablement massacré par les Sauvages s’ils vous avaient aperçu !
— C’est possible. Mais j’ai souvent déjà couru les mêmes risques pour de moins bonnes causes. Au fait, qu’est-ce que la vie pour moi ?… et que puis-je craindre en la risquant ?
— La vie est une douce chose pour moi, sir ; elle m’est précieuse et chère. Je voudrais que pour tous elle fût aussi heureuse que pour moi !
— Madame, je suis bien aise d’avoir pu vous rendre ce service, et de pouvoir ramener à votre mari vous et votre enfant.
— Pourrais-je savoir qui est celui à qui je dois tant de reconnaissance ?
— Pardonnez-moi de vous répondre brièvement à cet égard. Nous ne nous sommes jamais rencontrés jusqu’à ce jour. Je ne suis qu’un