Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/169

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gravir à pied. Bientôt ils atteignirent le petit plateau sur lequel était situé la hutte de l’ermite.

Là, Oakley se trouva vis-à-vis du corps inanimé de sa femme. Cette vue produisit sur lui l’effet d’un coup de foudre : il demeura pendant quelques instants en contemplation devant le cadavre, les yeux secs et hagards, les lèvres pâles et frissonnantes, en homme qui va mourir : puis il poussa un cri rauque et se jeta sur cette dépouille froide et sanglante pour l’embrasser convulsivement.

Marshall s’approcha de lui et chercha à le relever : le malheureux retomba inerte sur le sol ; on eut pu le croire mort. Des secours empressés le ranimèrent ; mais il ne revint à lui que pour se tordre dans les transports d’une douleur frénétique. Un moment, Marshall craignit de le voir devenir fou.

— Les Sauvages viennent seulement de s’éloigner, dit le jeune officier lorsqu’il le vit un peu plus calme : ce meurtre a été commis il y a peu d’instants, car le corps de la pauvre victime est encore chaud. Allons ! Oakley, mon ami, du courage ! C’est le moment d’être fort ! voici seulement que notre tâche commence.