Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/220

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moment d’affreux silence ; on s’attendait à la voir massacrer sur place.

Marshall bondit en voyant Wontum la placer sur un cheval et s’enfuir du côté de la vallée.

— Vite ! s’écria-t-il, le chemin est rocailleux, nous le devancerons sans peine. Pas de fusillade ; chargez, le sabre à la main !

Comme une meute ardente les soldats volèrent sur les pas du Pawnie. Ce dernier, gouvernant habilement son agile monture, lui faisait franchir tous les obstacles comme si elle eût eu des ailes. Il descendit ainsi le ravin au grand galop et arriva dans la vallée.

Mais, précisément en face, se trouvait un détachement de cavalerie qui lui barrait le passage : la fuite devenait impossible de ce côté. Comme un sanglier acculé, il regarda derrière lui ; Marshall arrivait comme un tourbillon avec ses fidèles.

Le flanc abrupt du ravin lui offrait une voie impraticable pour tout autre qu’un Sauvage : il y lança éperdument son cheval. Mais le noble animal venait de fournir une terrible carrière ; le double fardeau qu’il portait était trop pesant pour lui : deux fois ses jambes fines et nerveuses