Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/226

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heur et la paix semblaient être son cortège.

Mary Oakley était encore dans la région des songes, ses yeux doux et tristes n’avaient pas entièrement séché leurs larmes, lorsque des voix amies l’invitèrent au réveil.

Elle se leva vivement : Topeka était à côté d’elle ; plus loin étaient Manonie, Marshall et leur petit Harry. Tous ces visages rayonnaient d’allégresse ; Mary leur sourit d’abord, puis son cœur se serra en pensant que chacun autour d’elle avait retrouvé ceux qu’il aimait, et qu’elle seule, pauvre orpheline, n’avait plus de famille, plus d’ami dévoué… Son père gisait sanglant dans l’ombre d’un rocher ; Quindaro n’avait pas reparu.

— La jeune Fâce-Pâle était donc bien loin dans le pays des songes ? dit Topeka employant l’harmonieux langage de la poésie indienne ; si loin ! qu’elle n’entendait plus… Qu’elle ouvre l’oreille pour y laisser entrer une voix chère.

La jeune fille fixa sur la vieille femme ses grands yeux étonnés :

— Oui ; reprit celle-ci, que ma fille écoute… elle entendra…

Mary prêta l’oreille, docilement, mais sans savoir pourquoi.