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COEUR-DE-PANTHÈRE

un mouvement, ne se livrait pas à une pensée qui n’eût pour but quelque atrocité contre son ennemi.

L’Indien, revenu à son caractère natif, est ainsi : fidèle à l’amitié, plus fidèle encore à la haine ; persévérant jusqu’à la mort dans ses farouches projets de vengeance ; indomptable, impitoyable ; plus sanguinaire que le Loup, plus féroce que le Tigre ; se faisant une gloire, un triomphe suprême d’arriver à ses fins, dût-il payer le triomphe de sa vie.

Les difficultés que Wontum avait rencontrées dans l’accomplissement de ses fureurs, au lieu de le décourager, avaient augmenté son exaltation ; il avait tourné tous ses efforts vers une entreprise désespérée, et qui, à son avis, devait frapper Marshall au cœur : il s’agissait de lui enlever son jeune enfant.

Pour mieux préparer les événements au gré de ses désirs, Wontum se mit à semer entre les Blancs et les Indiens les germes d’une haine nouvelle, gonflée de tout l’ancien levain de leurs vieilles discordes ; il eut même l’infernale précaution d’irriter entre elles les tribus Peaux-Rouges. Par ces moyens perfides il organisa les éléments d’une guerre générale.