Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/107

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pose que, ne pouvant pas dormir par cette chaleur, ils prennent le parti de destiner la nuit aux promenades sentimentales.

Chacun regarda Halleck pour savoir s’il ne donnait pas quelque signe ostensible de folie, digne de ses incroyables discours. Il fumait son cigare plus méthodiquement, plus tranquillement que jamais. Tout à coup il porta la main à sa poche et la fouilla vivement comme s’il se sentait illuminé par une idée subite.

— Ah ! que je suis étourdi ! s’écria-t-il, j’ai là sur moi une lorgnette, mieux que cela, un petit télescope ; ce sera fort commode pour inspecter ces malheureux vagabonds. Je ne comprends pas que je n’y aie pas songé plus tôt : nous en aurions déjà tiré fort bon parti, quand ce n’eût été que pour reconnaître le canot, lorsqu’avec Maria nous étions sur le bord du lac.

Sur ce propos, il entra dans la maison et courut tout d’un trait jusqu’au toit. Il offrit d’abord son instrument au Sioux : celui-ci l’ayant refusé, il le passa à Brainerd qui après avoir regardé un moment, s’écria :

— Je vois trois Indiens cachés dans un bas-fonds, comme s’ils attendaient quelque chose…