Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/112

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L’artiste s’installa sur les tuiles avec la nonchalance étourdie qui lui était habituelle, s’arma de son télescope, et le braqua sur les amis qui s’éloignaient, son intention étant, pour se distraire, de les accompagner ainsi des yeux jusqu’à leur complète disparition.

Will, debout à côté de lui, se retenant d’une main à la cheminée, partageait ses regards entre les régions ennemies où il soupçonnait la présence des Indiens, et la région bien chère que parcouraient les bien-aimés fugitifs.

Au milieu de ses investigations il aperçut de nouveau les Sauvages groupés qui semblaient avoir encore une fois changé de direction : peut-être délibéraient-ils sur quelque plan diabolique organisé pour capturer les Blancs qui s’efforçaient de leur échapper.

— Halleck ! dit-il enfin avec un soupir d’anxiété ; quel infernal projet trament ces Peaux-Rouges ? Je commence à perdre toute espérance de salut !

— Que pensent-ils ?… que trament-ils ?… répondit l’artiste sans abaisser son télescope ; Dieu ! quels grands mots ! — Moi je suppose qu’ils ne songent à rien de particulier ; ce dont je suis