Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/129

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tonné dans les broussailles pendant quelques instants, il en fut réduit à croire que l’autre l’avait abandonné seul au milieu de ce formidable danger.

Cette pensée ne le laissa pas sans émotion : il s’aventura même à appeler Will plusieurs fois, d’une voix contenue. Enfin, ne recevant aucune réponse, il prit la résolution de se tirer d’affaire tout seul.

La position, incontestablement, était fort épineuse ; seul, avec une carabine à un coup pour toute défense, en regard d’une bande d’Indiens enragés pour la magnanimité desquels il n’avait plus la même admiration, Halleck se voyait fort embarrassé sur le parti à prendre.

Néanmoins, il délibéra avec une lucidité qui lui faisait honneur.

Rester tapi dans le fourré, jusqu’au matin, c’était littéralement se jeter dans la gueule du loup. D’autant mieux que, depuis quelques instants, l’incendie qui dévorait le Settlement entier, éclairait comme un soleil tous les bois d’alentour : il devenait impossible de s’y cacher.

D’autre part, fuir à travers champs dans la direction de Saint-Paul, était un moyen prati-