Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/138

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visages de ses vainqueurs : un frisson singulier courut dans ses veines lorsqu’il crût reconnaître, dans l’un des deux, l’Indien Paul qui lui avait précédemment rendu un bon office.

Plusieurs fois il fut sur le point de lui adresser la parole ; instinctivement il se contint, et la route s’effectua en silence.

Tout cela n’était point sans mystère. L’artiste s’en préoccupait fort, lorsque l’un de ses deux gardiens resta de quelques pas en arrière : l’autre avec un mouvement de surprise, en fit autant. Craignant quelque sinistre projet contre sa personne, Halleck se retourna pour épier leurs mouvements.

Il aperçut les deux sauvages marchant côte à côte, puis l’éclair soudain d’un couteau : l’un d’eux tomba mort et glissa lourdement à bas de son cheval.

— Restez là, vous, dit aussitôt le secourable Paul ; l’autre jeune Blanc va venir. — Les Indiens galopent contre les femmes — courez après. — Il y aura des scalps.

Et l’Indien disparut plus prompt qu’un souffle d’orage, laissant Adolphe tout palpitant d’émotion.