Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/145

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coup près. À proximité d’une petite éclaircie, il s’arrêta tout frissonnant : son oreille aux aguets venait d’entendre une voix plaintive, semblable au râle d’un agonisant. Il écouta encore ; il n’y avait point à s’y méprendre, c’était bien les gémissements d’une créature humaine blessée à mort ; ils partaient d’un buisson situé à une cinquantaine de pas.

Halleck courut dans cette direction et découvrit avec consternation un homme étendu à la renverse sur le sol : il paraissait mortellement blessé et n’avait plus qu’un souffle de vie.

L’artiste se pencha sur lui d’une façon compatissante.

— Comment vous trouvez-vous en ce misérable état, pauvre malheureux ? lui demanda-t-il.

— Hélas ! murmura le moribond en se raidissant pour regarder autour de lui comme s’il eut appréhendé le retour d’un ennemi féroce ; ce sont ces Sauvages… ils ont massacré ma femme et mes enfants, et m’ont traîné jusqu’ici pour y expirer.

— Où sont-ils, les Indiens ?

— Partout ! vous n’en avez point rencontré ?

— Y a-t-il d’autres hommes Blancs dans ces bois ?