Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/170

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pas à arriver, et, avec elles, une brise agréable, dont la fraîcheur ranima les hommes et les chevaux ; la marche se continua plus allègrement, plus promptement : bientôt, à l’extrême limite de l’horizon bleuissant, apparut un bouquet d’arbres ; c’était le refuge où l’oncle John et sa famille attendaient anxieusement l’arrivée de leurs trois amis.

— Si une horde de ces vagabonds vient à tomber sur les traces du chariot, dit l’artiste, ils se mettront en tête de les suivre ; et alors, Dieu sait qu’il faut nous hâter.

— Cela peut arriver, répliqua Brainerd, mais c’est le cas le moins à craindre. En ce moment, il y a des fuyards dans toutes les directions, les Indiens auraient trop à faire pour suivre toutes les pistes ; ils prennent au hasard. Je crains surtout que quelque groupe ennemi ait eu l’idée fortuite de camper dans le bois et ait ainsi découvert nos amis ; je crains aussi que ces derniers aient eu la malheureuse idée de fuir.

La perspective immense de la prairie trompe comme celle de l’Océan ; plus on marchait, moins on paraissait s’approcher du petit bois : deux ou trois fois, dans son ardeur impatiente, Brainerd