Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/189

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sa douce et sympathique cousine. Celle-ci paraissait encore plus grave et plus pensive que de coutume : les dangers que sa famille traversait, les horreurs de cette guerre sauvage, les regrets du passé, les craintes de l’avenir avaient imprimé à cette âme impressionnable une teinte ineffaçable de tristesse mélancolique.

Du reste, tous les visages étaient mornes et préoccupés : si, par intervalles, une joyeuse saillie de l’oncle John, un éclat de rire argentin de Maria rompaient le lourd silence, c’étaient comme des éclairs passant et s’éteignant aussitôt dans un ciel sombre.

Pendant que Maria et Will babillaient de leur côté, Halleck poursuivait la conversation avec Maggie.

— Quelle est maintenant votre opinion sur les Indiens du Minnesota en général ? demanda la jeune fille en tournant vers l’artiste ses doux yeux noirs.

— Je pense à tout hasard, qu’il y a parmi eux un étrange ramassis de vauriens, de vagabonds, de bandits !…

— Enfin, croyez-vous que la majorité soit bonne ou mauvaise ?