Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/199

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réussirons qu’à nous faire tuer ou à faire tuer les prisonnières.

— Miséricorde du ciel ! mais voyez donc ces scènes d’horreur qui nous entourent ! N’est-ce pas là un menaçant augure ? Plus de ressources, mon Dieu ! plus de ressources !

Le visage bronzé du vieillard s’abaissa convulsivement dans ses mains, et des larmes brûlantes jaillirent au travers de ses doigts. Un silence douloureux régna pendant quelques instants au milieu de ce groupe désolé.

Le bras de Christian Jim s’étendit doucement vers lui et se reposa sur son épaule :

— Mon frère n’est pas sans espoir ! lui dit-il de cette voix douce et harmonieuse qui étonne quiconque n’a pas vécu parmi les Indiens.

John releva la tête et le regarda :

— Que mon frère parle au Père qui est dans les Terres Heureuses ; son oreille entend toujours la voix qui pleure ; sa main est toujours ouverte pour soutenir celui qui est affligé.

— Vous avez raison, Jim, répondit le vieillard en raffermissant sa voix ; vous me rappelez à mon devoir de chrétien… Il est vrai, le Seigneur