Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/20

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sans rire et sans rougir : mais cette tentative était au-dessus de ses forces, elle baissa la tête d’un air mutin.

— Allons ! ne vous effarouchez pas, chère ! dit enfin le jeune homme avec un calme sourire. Ce petit garçon est tout à fait honorable, et je serais certainement la dernière personne qui voudrait en médire. Mais revenons à notre vieux thème, les sauvages. En verrai-je quelque peu, pendant mon séjour chez l’oncle John ?

— Cela dépend des quantités qu’il vous en faut pour vous satisfaire. Un seul, pour moi, c’est beaucoup trop. Ils rôdent sans cesse dans les environs ; vous ne pourrez faire une promenade sans les rencontrer.

— Alors, je pourrai en portraicturer deux ou trois ?

— Sur ce point, voici un renseignement précis. Prenez un des plus horribles vagabonds des rues de New-York ; passez-lui sur le visage une teinte de bistre cuivré ; mettez-lui des cheveux blonds retroussés en plumet et liés par un cordon graisseux ; affublez-le d’une couverture en guenilles ; vous aurez un Indien Minnesota pur sang.

— Et les femmes, en est-il de même ?