tache avec le bout de sa langue et la tortilla fort agréablement en croc avec le pouce et l’index ; puis, il renouvela sa chique et continua :
— Je suis, moi, un vétéran de la guerilla, voyez-vous. Il n’y a pas un coin du Minnesota où je n’aie tué net ma demi-douzaine de Peaux-Rouges. Le tout est de savoir s’y prendre ; je vous en avertis. D’abord…
À ce moment il fut interrompu par l’oncle John qui lui dit :
— Sir, ne pensez-vous pas qu’il y ait urgence de nous mettre en chasse ? Ces bandits auront le temps de s’éloigner tellement qu’il deviendra impossible de retrouver leur piste, si nous nous laissons gagner par la nuit.
— Mon ancien, répliqua le commandant, je partage votre avis et je l’exécuterai en temps utile. Mais… mais !… il faut de la méthode ! en tout, Sir, il en faut ! À ce sujet, souffrez que je vous dise ;… les Indiens sont des brutes, des bêtes fauves dont on ne fera jamais rien… Savez-vous pourquoi ?… Parce qu’ils n’ont pas de méthode ; oui, Sir, parce qu’ils n’en ont pas. J’irai même plus loin, et je dirai qu’ils seraient de bons soldats, s’ils avaient de la méthode. Il me sera facile