Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/207

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— Je ne sais pas, répondit-il.

— Je ne sais pas !… ne sais pas !… répéta impatiemment le capitaine ; ils font tous la même réponse, ces sournois-là ! Une fois, je faisais de la guerilla en Virginie ; nous avions besoin d’un guide au milieu de ces régions diaboliques, j’avisai un Nez-Coupé que m’avaient recommandé les missionnaires ; il commença par répondre à toutes mes questions : « Je ne sais pas… je ne sais pas… » Tout comme celui-ci ! Eh bien, sir, je n’ai jamais vu de renard plus futé que ce garçon-là ; à lui seul il me dépista un demi-cent de Peaux-Rouges que nous tuâmes fort proprement dans l’espace de deux matinées. C’est ce qui arrivera aujourd’hui, n’est-ce pas Jim ? Il me plaît vraiment, je vous le dis. J’aime ces coquins silencieux. Maintenant, attention ! il faut filer vivement. Avez-vous des chevaux ?

— Il ne nous en reste que deux, répliqua Will ; ceux du chariot ont été tués.

— Eh ! qu’importe ? deux de perdus, trois de retrouvés : regardez là-bas.

Parlant ainsi, l’officier leur montra, rôdant dans les environs, les chevaux des Indiens abattus par la carabine de Jim.