Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

épanouie, alerte, toujours en mouvement ; on aurait dit un lutin faisant fête à la nuit. Plus loin, Adolphe, son feutre pointu sur l’oreille, les jambes croisées, nonchalamment renversé dans son fauteuil, envoyant dans l’air, par bouffées régulières, les blanches spirales de son cigale : Maggie, naïve et gracieuse, ses grands yeux noirs et expansifs fixés sur son cousin avec une attention curieuse, toute empreinte de grâce innocente et juvénile, ressemblant à la fée charmante de quelque rêve oriental.

Vraiment, c’était un délicieux intérieur qui aurait séduit l’artiste le plus difficile.

Effectivement Adolphe était ravi, surtout quand ses yeux rencontraient les regards de sa gentille cousine.

— J’aimerais beaucoup voir ce Jim, observa-t-il après un long silence admiratif, je suppose que le surnom de Christian lui a été donné au sujet de sa conversion.

— C’est plutôt, je crois, parce que sa conduite exemplaire lui a mérité ce titre. Lorsque mon père l’a rencontré pour la première fois, il était très-méchant, ivrogne, brutal, querelleur, et il avait tué, disait-on, plus d’un blanc. Il rôdait