Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/60

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versant la tête et lançant méthodiquement des bouffées, tantôt par l’un tantôt par l’autre coin de la bouche : je suis parfaitement insoucieux de tout cela, et je prolongerais, s’il le fallait, ma visite exprès pour vous convaincre de mon inaltérable sang-froid en ce qui concerne les Peaux-Rouges. Vous connaissez mon opinion sur les Indiens, je suppose ; au besoin, je vais vous la manifester de nouveau.

— L’expérience ne la modifiera que trop ! répondit l’oncle John.

— La vérité parle par votre bouche, cher oncle ! Lorsque j’aurai été témoin de ces atrocités dont on me menace tant, alors seulement je croirai que les guerriers sauvages ne ressemblent pas à l’idéal de mes rêves.

— Je crains fort…

L’oncle John s’arrêta court ; en se retournant par hasard, il venait d’apercevoir dans l’entrebâillement de la porte, le visage inquiet de sa femme, plus pâle que celui d’une morte.

— John ! murmura-t-elle au nom du ciel de quoi s’agit-il ?

Le mari était trop franc pour se permettre le moindre mensonge ; il se contenta de dire :