monde, pas même la Suisse, ou l’Italie ne sauraient approcher d’une sublimité pareille. Cependant il y manque un élément, la vie ; sans cela le paysage est mort.
Maria lui montra du doigt les oiseaux qui tournoyaient sur leurs têtes.
— Non, ce n’est pas assez. Il me faudrait autre chose encore, plus en harmonie avec ces grandeurs sauvages. Nous pourrions bien y figurer nous-mêmes ; mais nous n’y sommes que des intrus,… et pourtant, il me faut de la vie là-dedans !… un daim se désaltérant au cristal des eaux ; un ours grizzly contemplant d’un air philosophe les splendeurs qui l’entourent ; ou bien…
— Un Indien sauvage, pagayant son canot ?
— Oui, mieux que tout le reste ! Là, un vrai Sioux, peint en guerre, furieux, redoutable ! ce serait le comble de mes désirs.
— Bah ! qui vous empêche d’en mettre un ?… Je suis sûre que vous en avez l’imagination si bien pénétrée, que la chose sera facile à votre crayon.
— Sans doute, sans nul doute ; mais, vous le savez, chère Maria, rien ne vaut la réalité.
— Mon cousin, je crois que vous avez une