Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/76

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rocher en rocher. La jeune fille s’apercevant qu’il avait l’intention de fuir tout d’une traite jusqu’à la maison, lui dit, toute essoufflée :

— Jamais nous ne pourrons nous échapper en courant ; il vaut mieux nous cacher.

Adolphe regarda hâtivement autour de lui, et avisa un vaste tronc d’arbre creux enseveli dans un buisson inextricable.

— Vite, là-dedans ! dit-il à sa cousine ; cachez-vous vite ! Les voilà, ces damnés coquins !

— Et vous ? qu’allez-vous faire ? lui demanda-t-elle en le voyant rester dehors.

— Je vais chercher une autre cachette, répondit-il ; il ne faut pas nous cacher tous deux dans le même terrier, nous serions découverts en trois minutes. Cachez-vous bien, restez immobile, et ne bougez d’ici que lorsque je viendrai vous chercher.

Halleck tourna lestement sur ses talons, enfonça son chapeau sur ses yeux, et, ainsi qu’il le raconta lui-même plus tard, « se mit à courir comme jamais homme ne l’avait fait jusqu’alors. » Une longue et constante pratique des exercices gymnastiques l’avait rendu nerveux et agile à la course.