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l’aigle-noir des dacotahs

Le rideau de la petite tente blanche s’agita, s’entr’ouvrit et laissa paraître une adorable tête de jeune fille ; ses longs cheveux ondulés, blonds comme les blés mûrs, se répandaient à profusion sur ses épaules, pendant que ses deux petites mains mignonnes cherchaient vainement à les réunir en une large tresse ; ses yeux noirs à reflets bleus illuminaient un frais visage rose ; un sourire joyeux anima sa charmante figure, à la vue des splendeurs de l’aurore ; d’un bond de gazelle elle s’élança hors de la tente et s’avança sur la pelouse avec une démarche de fée ou de princesse enchantée.

Apercevant des touffes de fleurs qu’avaient épargnées les pieds lourds des hommes et des chevaux, elle courut les cueillir, plongeant, toute rieuse, ses mains dans la rosée odorante.

— Et maintenant ! se dit-elle en promenant des yeux ravis sur la plaine onduleuse, faisons une petite excursion dans la prairie ! Ce n’est pas se promener que de suivre la marche fortifiée des wagons où je me sens prisonnière. Allons aux fleurs ! allons aux champs ! qu’il fera bon