tirent ; il fallut s’arrêter, les hommes commençaient à murmurer tout bas.
— Restez là, gens faibles de corps et d’esprit, leur dit le chef Mormon d’un ton aigre-doux ; vous avez besoin de vous reposer ; je vais continuer seul notre exploration, pendant que vous m’attendrez ici tranquillement. Néanmoins si vous entendez un coup de feu, accourez à mon secours.
Ses compagnons le prirent au mot et restèrent sur place ; Thomas partit à pied, sans carabine, armé seulement d’une paire de pistolets. Tous ses plans étaient déconcertés par l’insubordination de ses hommes.
Néanmoins il n’eût pas un long chemin à faire ; du haut d’un pic qui commandait tous les environs, il aperçut à un mille en avant une fourmilière d’Indiens qui circulaient dans la plaine. Aussitôt il redescendit en toute hâte le flanc du coteau, et revint vers ses compagnons.
— Les Indiens sont là, cria-t-il tout essoufflé, ces coquins de Utes ! et, par la barbe du Prophète ! ils entraînent avec eux une jeune fille