Page:Aimard, Auriac - L’Aigle-Noir des Dacotahs.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

106
les drames du nouveau-monde

dans les collines, où pas un homme blanc ne saurait les atteindre.

— À quoi bon les poursuivre, maître ? La femme blanche n’est pas des nôtres, pourquoi risquerions-nous notre vie pour une étrangère ?

— Par le commandement, par l’exemple des saints, par les exhortations de la voix qui crie dans le désert, nous sommes instruits que notre devoir est de tirer l’épée pour sauver la brebis qu’emporte le loup ravisseur ! Arrière ceux qui ont peur ! J’irai seul en avant, n’est-il pas écrit que celui qui succombe pour la bonne cause gagnera la couronne de gloire ?

À ce moment une clameur farouche, surnaturelle, indescriptible, surgit du fond de la plaine, et vint glacer de terreur la troupe aventureuse ; c’était le terrible cri de guerre des Indiens : mélange affreux de tous les hurlements des monstres du désert, renforcés et aigris par la férocité humaine. Il y a dans ce grondement sinistre, éclatant comme la trompette, profond comme le rugissement du lion, il y a tout un drame fantastique, toute une mêlée sanglante où