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les drames du nouveau-monde

je plains ceux qui sont obligés de voyager cette nuit… si la pauvre fille est dans les bois, je… Par le ciel ! voilà l’orage qui se met de la partie ! c’est cela ! de larges gouttes me tombent lourdement sur la main. Ça va bien aller ! marchons doucement et soyons prudents, mon garçon !

Une traînée fulgurante d’éclairs et un immense coup de tonnerre déchirèrent les nuages ; tout trembla dans la montagne. Le cheval et le cavalier ne purent maîtriser un mouvement de surprise.

Immédiatement une pluie diluvienne s’abattit sur les rochers qui, en quelques secondes, furent inondés et transformés en torrents furieux.

L’obscurité devint telle que Waltermyer fut obligé de sonder le terrain, pas à pas, avec la main, et d’avancer en tâtonnant comme un aveugle. Son cheval tout effrayé, et frissonnant, se collait contre lui, comprenant bien que son unique refuge était auprès de son maître.

Bientôt recommença le fracas de la foudre ; le vent se mit de la partie, et avec des gémissements terribles fit voler devant lui les feuilles, les